2. Contexte de Lacrimosa

Contexte

Lisez bien... ceci est notre histoire...

An 3402.

La planète telle que l'ont connue nos lointains ancêtres n'existe plus. Grandement diminuée par les nombreuses guerres nucléaires, privée de son astre solaire, la Terre n'est plus que l'ombre de ce qu'elle put être, un jour. Le soleil est mort de manière prématurée, depuis bientôt deux siècles. Ce que les chercheurs n’annonçaient pas avant des millénaires s’est produit.

La Terre se retrouva privée de lumière naturelle. Et ce n’était qu’un moindre mal, étant donné ce qui aurait dû nous attendre, si ces mêmes chercheurs n’avaient pu mettre au point le projet Gaïa…

L’humanité put donc survivre à cette catastrophe. Mais à quel prix ? Les ressources s’amenuisèrent, au fil des siècles et de la surconsommation. La planète, constamment plongée dans l’obscurité, consommait trop. Beaucoup trop, par rapport à ce que l'humanité pouvait construire. Seuls les plus riches disposaient encore de l’eau courante et la lumière d’intérieur. Ils connaissaient même le luxe d'exploiter les Manticores, en échange du gîte et du couvert. Sans compter les attaques multiples sur les centrales, faisant ainsi considérablement monter les prix…

Une épine dans le pied

Et puis, comme si cela ne suffisait pas, un fléau que l’on ne pensait exister que dans les contes de fée refit surface. Car les mythes prennent souvent leurs sources dans la réalité… Tout débuta par une série de meurtres. Des cadavres retrouvés, vidés de leur sang. Pour endiguer une montée de panique, ont mit ça sur le compte de fanatiques… Et puis, quelques spécimens, commencèrent à se montrer. Des vampires qui se prétendaient neutres, et qui voulaient absolument faire entendre raison aux humains. Tous les vampires ne sont pas mauvais. Il ne fallait pas débuter une nouvelle guerre…

Comment cela n’aurait-il pas pu être suspect, aux yeux de l’humanité, naturellement si méfiante envers ce qui était différent ?

Pour lutter contre cette espèce qu’ils jugeaient non naturelle, les humains usèrent de leurs armes les plus perfectionnées. Les fusils ne les tuaient pas, l'argent semblait efficace, mais, c'était une matière précieuse. Leur plan ne fonctionna pas comme prévu. Les vampires écrasèrent toute tentative de les renverser dans l’oeuf. Le massacre fut conséquent, et par crainte de réduire drastiquement la population vivante, leur source de nourriture, les Originels se regroupèrent.

Personne ne sait exactement quel Pacte ont conclu les trois fils de Caïn, mais les tensions s’apaisèrent du jour au lendemain. L’assassinat froid et sans motif d’humain devint tabou. Certains prétendaient que c’était à cause du goût très âpre du sang de Manticore qui n’était pas acceptable comme nourriture sur le long terme. D’autres, que les vampires avaient besoin des humains pour continuer à vivre dans le confort.

Les humains ne l'entendaient pas de cette oreille, et usèrent de leur dernière carte : l'arme nucléaire. Ils préférèrent réduire leur planète en cendres plutôt que de la laisser aux mains des vampires. Les pertes furent colossales. La Terre devint stérile à plus des trois quarts, l'apocalypse, le grand boum, la ruine de tout ce que Creatorem avait fourni aux hommes. Sonnés, décimés, les vampires s’organisèrent pour faire vivre l’économie par-dessus les cendres du royaume des hommes.

Leur nombre se régula, grâce à l’action des Originels souhaitant éviter une éradication totale. L’humain était capable de réduire sa planète en poussière. Qui pouvait imaginer ce qu’ils leur réserveraient une fois poussés à bout ?

Une lutte froide, silencieuse et cachée se mit en place pour le pouvoir. Vampires et humains s’affrontaient mutuellement pour conserver leur ascendant sur l’autre.

La part du gâteau

Comme si cela ne suffisait pas, les Caduties refirent surface, pour obtenir leur part du gâteau. Ces êtres humains dotés de dons, suite aux nombreuses radiations nucléaires, estimaient avoir le droit d'être reconnus, eux aussi, comme des dieux, ou presque.

La vie suivit son cours. Chaotique et irrégulière, l’existence de tous les habitants prit un tournant majeur lorsque les démons, puis les anges, apparurent sur Terre. Les démons proposèrent aux humains affaiblis des contrats pour le pouvoir en l’échange de leurs âmes. Après une hécatombe de créatures succombant à la tentation, les anges arrivèrent pour tempérer la folie commerciale de leurs antagonistes.

Des démons et des anges. S’ils existaient, le Paradis existait. L’Enfer également. Et Creatorem ? Il existait. Alors, pourquoi avait-il abandonné ses enfants chéris ?

Aujourd’hui

Il n'existe plus aucune présence d'être vivant à travers le monde. Les continents se sont modifiés, les pays n'existent plus, les frontières sont oubliées. L'idée-même de gouvernement est obsolète. Nous sommes à Pandémonium, immense ville perdue sur ce qui reste du continent Européen, plus précisément, ce qu'il reste de la Roumanie. Ses rues sombres, étroites, ses bâtiments délabrés, ou au contraire, encore luxueux, ses habitants peu fréquentables… et son Lacrimosa qui fait presque autant de victimes que les combats acharnés entre les races. Car la drogue est un fléau dévastateur, qui asservit les esprits, avilie les cœurs, et pourrit les corps…

Et toi, alors … ?

De quel côté seras-tu ? Humain, vampire, manticore, cadutie, ange ou démon ? Seras-tu un simple consommateur régulier du Lacrimosa, ou plutôt un de ses créateurs, saignant d’ « innocentes » créatures pour te faire de l’argent… ? Les possibilités sont nombreuses, à Pandémonium…

Et la lumière fut

Mi-juin 3402

A force de recherches acharnées et de journées sans fin, les scientifiques qui planchaient sur la viabilité de Gaïa sont parvenus à faire fonctionner son cycle jour/nuit. La lumière, artificielle, ne dégage pas de chaleur supplémentaire, mais remplacera petit à petit les lampes UV présentent dans la ville. Les terres ne sont pas plus fertiles qu'avant, il est donc toujours impossible de faire pousser des plantes en dehors des serres.

Les habitants de la ville, surpris, enchantés ou terrifiés par cette nouvelle "boule rouge dans le ciel" ont appris à vivre de nouveau avec le lever et le coucher d'un faux soleil. Grâce à cette avancée, les habitants peuvent admirer les étoiles la nuit par transparence du bouclier.

L'Apocalypse

Les éléments annonciateurs

Serres : les cultures pourrissaient sans aucune explication, commençant à créer des pénuries de nourriture et des tensions çà et là dans la ville.
L’agressivité latente augmenta singulièrement, la moindre prise de tête devenait escarmouche, l’escarmouche une bagarre généralisée.
Les lieux saints et symboles sacrés dans la ville se sont souvent vus profanés ou au contraire adorés, des symboles sacrés apparaissant sur les bâtiments civils (de personnes peu vertueuses) parfois peints, parfois gravés.
Les cas de maladie augmentèrent de manière drastique et une ‘nouvelle’ épidémie d’un mal inconnu semblait commencer à se répandre.

Le 6 décembre 3402

Suite aux évènements inquiétants qui faisaient rage au sein de Pandémonium les mois précédents (agressions multipliées, pillages des endroits où se trouvait de la nourriture, actes sacrilèges dans les lieux saints, malades inexpliqués), un bal masqué fut organisé afin d’apaiser les tensions. On ignore, aujourd’hui encore, qui a organisé ces festivités, mais elles eurent bien eu lieu. La Salle de Bal était pleine à craquer du tout Pandémonium, riches et pauvres étaient invités sans distinction. L’alcool coulait à flot, la nourriture était bonne et abondante, la musique battait son plein et de petites orgies à droite à gauche eurent lieu.

La fête battait son plein quand à minuit, soudainement, rien n'allait plus. Dès lors, des évènements plus graves encore que les précédents interrompirent les festivités. Le chaos régnait à l’extérieur : l’Eden était la proie des flammes, de la panique, du vandalisme. Les invités furent alors été invités à évacuer les lieux au son des cloches d’alerte au feu, se retrouvant séparés dans tous les coins de la ville tant la marée humaine était indisciplinée.

Dehors, le chaos régnait en maître. La ville était sens dessus dessous. Agressions en tout genre, incendies… c’est alors qu’aux quatre points cardinaux, quatre personnes se retrouvèrent transformées en Cavaliers : Famine, Guerre, Pestilence et Conquête. Les quatre Cavaliers de l’Apocalypse. Chacun exacerba autour de lui une émotion qui lui était propre, poussant les foules au comble d’un vice qu’ils incarnaient, les galvanisant autour d’eux.

Au nord-Ouest
Guerre fit des ravages dans le Centre et les abords du Quartier Rouge et de la Zone industrielle. De véritables massacres eurent lieu, les gens étant pris d’une folie meurtrière, d’une soif de violence et de sang sans égale.

Au Sud-Ouest
Pestilence parcourut les rues du Centre et du Quartier Rouge et de la Benne. Derrière lui, il sema les désolations et la peur d’une maladie depuis longtemps oubliée : la Peste. Comme des hordes de zombies, ceux qui tombèrent sous son influence furent soudain atteints de cette grave maladie et le suivirent jusque là où le Cavalier les mena, contaminant d’un simple contact leurs semblables.

Au Sud-Est
Conquête galvanisa les foules, la Foi (qu’importe laquelle) de ceux qui eurent le malheur de croiser son chemin devenant leur seul but, la seule chose importante pour eux. L'imposer aux autres devenait primordial. Les mortels se mirent à s’entre-tuer au nom de leur Foi, les crucifixions et tortures au nom d’un dieu ou d’un autre allant bon train, de Créatorem aux démons les plus vénérés en passant par la Science, etc.

Au Nord-Est
Famine fit gronder les estomacs. Une faim qui ne cessait pas, qu'importe ce que l'on mangeait, prit les mortels qui se mettent à s’entre-dévorer et à se nourrir de tout ce qui leur passait sous la main. On tua, on blessa pour dévorer son prochain et sur la route, les corps furent affreusement mutilés.

Ainsi, les morts s’intensifièrent alors que les Cavaliers appelaient les Mortels pour les rassembler sur l’esplanade du Parc à l’Est de l’Eden où les attendaient leur dernière épreuve : l’Antéchrist. Dans le ciel, Anges, Archanges et démons volaient en cercle. Ce combat n’était pas le leur, pas vraiment. Les anges obéissaient à Sa Volonté, les démons y étaient soumis par la force, incapables de faire autre chose que regarder. Ceux qui s’opposèrent à l'Épreuve de Creatorem furent châtiés : les anges chutèrent, les démons se virent rétrogradés s’ils essayaient d’aider les mortels.

L'Antéchrist attendait donc patiemment la foule des mortels. Il s’agissait d’un enfant, le seul descendant humain de Lucifer. Les Cavaliers libérèrent les mortels et se présentèrent à eux, puis l’Antéchrist commença à parler. C’était un enfant adorable, l’image même de l’innocence, un charisme surnaturel l’auréolant. Il tenta les mortels en se faisant passer pour le nouveau prophète venu pour les guider sur la voie de Dieu.

Les mortels cependant surent garder leur foi pour une grande partie d’entre-eux, et un débat prit place parmi la foule entre ceux qui décidèrent de tuer l’Antéchrist et ceux qui souhaitèrent le sauver pour le suivre. Finalement, les partisans du sacrifice l’emportèrent et commencèrent à attaquer les Cavaliers. Un par un, ces derniers finirent par reprendre l’apparence du mortel qu’ils étaient auparavant, que ce soit sous les coups de la foule ou par un sursaut de conscience, laissant la voie libre jusqu’à l’Antéchrist.

La Création dut alors faire un choix, en conscience (à partir de 14-16 ans, parfois plus tôt mais de manière exceptionnelle), de sauver ou tuer l’Antéchrist. Présents ou non sur la place, chacun eut ce choix à faire : comme une réalisation mystique pour ceux qui n’étaient pas sur place, un choix plus tangible pour les autres, c’était une question silencieuse posée par Creatorem dans le cœur et l’âme des mortels, chacun sachant ce qu’il s’était passé, l'enjeu de ce choix. La majorité choisit de sacrifier l'Antéchrist et d'obéir à Sa Volonté. Cependant, la Main de Creatorem les arrêta avant que l’Antéchrist ne fut tué. L’Antéchrist redevint un enfant normal, humain, épargné comme le fut Ismaël, le fils d’Abraham. Les Anges et Démons retrouvèrent leur liberté d’agir. L’Apocalypse avait pris fin.

Les conséquences de l'apocalypse sont exposées ici.

Le Déluge

En ce dimanche d’été, une pluie diluvienne s’abat sur Pandémonium, parsemée d’éclairs et d’un tonnerre grondant, menaçant. On fait état de quelques morts par électrocution, mais aussi d’une propreté presque inédite dans les quartiers les plus modestes. Certains l’appellent le Déluge. Un éclair plus vif que les autres sonne la fin de cet orage impromptu. Pandémonium, et ses alentours, se recouvre de pousses d’herbe. Un arbre pousse à vitesse divine dans l’Eden, vous le voyez se recouvrir de feuilles tendres dégageant un parfum délicat. Et lorsque la pluie cesse enfin, que les nuages se dissipent pour laisser un beau ciel et les astres apparaître, cet arbre d’un blanc immaculé prend place pour vous couvrir de bienfaits.

Ses bienfaits sont expliqués : ici

Le Lac

Cela avait commencé avant même l'aube. Des manticores en cohorte, pour une fois bien payés, s'étaient donné rendez-vous dans certains points névralgiques de la ville pour amener les gens vers un endroit mystérieux : le lac. Quel lac ? Mais celui dont on disait qu'un groupe d'exploration avait fait la découverte une bonne quinzaine de jours plus tôt !

La route serait longue : bien que puissants, les manticores ne pouvaient parcourir la grosse quinzaine de kilomètres avec tous leurs passagers qu'au rythme d'une marche soutenue, le trajet durait bien trois heures.

Autour du lac, les débats sur l'avenir de cette découverte étaient bien plus apaisés que ce qu'on aurait pu attendre d'une population éprouvée par deux Apocalypses. De l'avis de tous, cette nouvelle ressource était bien trop précieuse pour être épuisée à des fins commerciales.

Dans les prochains jours, le lac se verrait divisé en deux parties : les deux tiers réservés à une utilisation raisonnée de ses ressources, respectueuse de son écosystème ; le dernier tiers consacré aux loisirs aquatiques et à la détente pour des habitants éreintés désireux de se mettre au vert.

Le résumé de l'événement est disponible : ici

Lacrimosa

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