Comme convenu, le vieux vampire avait tenu sa promesse et s’était préparé sous un style plus oriental cette fois-ci , ne devant pas s’afficher en trois pièces dehors dans une société qui se voulait moderne et qui ne connaissait plus vraiment les nuances de cultures mais pour autant, il appréciait se distinguer, ce fut donc de blanc vétu, brodé de fil cuivré en rosace orientale sur le dos d’une tunique semi longue , fendue sur les cuisses sur un pantalon serré et des bottes souples pour agrémenté le tout, chevelure relevé en chignon épars par des épingles invisibles, qu’il avait décidé d’appréhender la soirée et ce nouvel invité. Quand la clochette résonna, annonçant leur arrivée, il vit la soeur de Jemah passer toute rouge devant lui et fut surpris de l’allure à laquelle battait son cœur. Et bien, que se passait-il? Avait-il encore usé de ses charmes? Un soupir discret lui échappa. Cet Elias avait vraiment un trop plein d’affection ou de séduction qui n’avait aucune limite, mais le fait que cela touche son personnel n’était pas une bonne chose. Il aimait les préserver de toute affluence et n’avait pas besoin que l’une d’entre elles eut un coup de coeur pour un être qui contre toute attente n’aurait aucune attirance réelle pour elle. Non pas qu’elle ne le soit pas, mais on parlait d’Elias, et Orchys, même s’il ne le connaissait pas vraiment, se disait que si son cœur flanchait un jour pour quelqu’un, ce ne serait pas pour une petite manticore de bas étage, avec toute l’affection qu’il a pour elle. Ils appartenaient elle et lui à deux mondes bien différents.

Aussi sortit-il dans le hall principale sous cette cour couverte près d’un grand salon marocain, pour l’accueillir d’une légère inclinaison vers l’avant.

- Ma foi, apprêté avec goût, sourit-il doucement en surveillant que la petite n’épie pas par curiosité.

- Ravi que vous ayez vu venir sans encombre, mon cher. Puis-je connaître la raison de la confusion de ma petite domestique? Je l’ai croisé rouge comme une pivoine. En êtes-vous la cause?

D’un geste poli, alors que plusieurs bouteilles de cru attendent sur une petite table ronde, il l’invite à l’accompagner.

- Comment se sont passés vos derniers jours depuis notre échange?

Oh , il l’a embrassé en plus. Dis donc monsieur Elias. Très gentiment, sans aucune animosité, lui dit doucement.

- Vous faites forte impression c’est une certitude, tous vous adore de ce que j’ai constaté, mais elles sont fragiles et jeunes, essayez que l’une d’entre elles ne tombe pas trop amoureuse de vous, je serais très embêté de leur expliquer que vous êtes une célébrité et qu’elle ne peut vous atteindre autrement que par la vénération. A moins que vous aimiez aussi offrir de l’affection à vos admirations. Je ne connais pas bien ce milieu, bien que nous ayons visiblement quelques douleurs communes.

Il lui sourit doucement quand la demoiselle revient toute rouge, pour préparer les deux verres et les bouteilles. D’un œil, il lui indique le sang d’après ses sources d’un ange, lui préférera le sang de cadutie sagement offert apparemment. Il était curieux de voir que récemment, de nombreux sangs enjolivaient la réserve d’Adam, chez qui il se fournissait.

- Vous vous ennuyez à ce point? je ne pense pas avoir quoi que ce soit d’exceptionnel pour être si attendu, mais c’est très gentil de votre part.

Il s’assit en croisant les jambes, sur l’un des longs canapés marocains, lissant sa tunique sur sa jambe pour recevoir le verre de Jemah, autre verre qui alla à Elias, avant qu’elle ne disparaisse, en s’inclinant.